Lorsque l’appel se présente à nous, il amène aussi son lot de manifestations; désir de retrouver quelque chose que nous avons perdu, remise en question, paradoxes et crise. La crise, comme nous l’avons vu, annonce un passage vers une nouvelle étape, un nouveau monde mystérieux qui semble à la fois tout près de nous mais qui reste insaisissable.
Le désir, la remise en question et la crise se combinent pour nous offrir une lucidité plus grande que celle que nous connaissons. Une lucidité qui se traduit par une conscience plus large de ce qui nous entoure et de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Comme un faucon qui s’élève dans le ciel, notre conscience prend de l’altitude et son regard devient à la fois plus large et plus perçant.
Ces manifestations concourent pour faire émerger une nouvelle sensation; celle d’un éveil. L’éveil c’est l’action de sortir d’un état de sommeil, d’un engourdissement. C’est aussi ce qui fait apparaître, ce qui révèle. C’est l’action de s’ouvrir à quelque chose, de faire naître. C’est une éclosion, une première perception, un mystère que nous voyons pour la première fois. Dans son sens original, c’est également un état de vigilance, un état où nous devenons attentifs.
L’appel nous place dans un état de garde, dans un état d’alerte. Nous sentons sans le savoir ou le comprendre véritablement que nous sommes devant un moment clé de notre vie. La lucidité qui accompagne l’éveil nous offre la possibilité de voir au-delà de notre horizon en repoussant ses limites encore plus loin. Voir mieux ce qui est proche de nous, ce qui s’annonce, en regardant plus loin.
Nous cherchons à comprendre cet appel en créant de l’espace, en étant attentif à ce que notre intuition nous chuchote. Car le mystère qui se cache derrière cette ouverture ne se manifeste pas dans le fracas, le bruissement ou la clameur. Le langage du mystère est celui du silence. Pour l’approcher et écouter ce qu’il nous révèle, il faut être attentif et mesuré.
L’éveil est ce degré de conscience qui nous permet d’espérer comprendre des bribes de ce mystère. Il annonce la fin d’un engourdissement, cet état où nous sommes vivants mais avec une perception limitée. Comme si nos sens étaient incapables de fonctionner pleinement. Comme s’ils étaient privés d’une énergie essentielle.
L’éveil entraîne à sa suite une nouvelle énergie; celle de l’inspiration. Nous sommes inspirés par la quête qui s’annonce. Nous nous enthousiasmons devant le passage à franchir. Nous sentons que le défi sera de taille mais nous ressentons en même temps que l’ampleur et l’essence du défi nourrissent notre motivation.
Cet éveil, il faut le saisir à deux mains, l’assumer pleinement car il cache un trésor. Il ne faut pas reculer devant l’ampleur de la tâche. Comme la descente d’un sommet vers une vallée et l’ascension de la cime qui la suit, nous savons que chaque pas que nous accomplissons, aussi petit soit-il, est la clé pour avancer, pour franchir la distance.
L’éveil marque le pas. Il présage une destination et nous invite à partir en direction de celle-ci. L’éveil est ce lever d’une étoile qui s’allumera bientôt pour devenir un soleil. C’est une toute petite étincelle qui annonce un embrasement à venir.
Lorsque l’éveil se produit, il faut en remercier le ciel. Le remercier d’avoir cru en nous, de nous avoir choisi pour l’enrichir de notre lumière. C’est le début d’une nouvelle vie qui s’annonce. Une nouvelle vie constellée de défis, de renoncements et de renaissances. Une nouvelle vie qui demande à être vécue pleinement et brillamment. Une nouvelle vie à la hauteur de l’histoire qui se cache en nous, cette spirale de croissance, cette évolution qui ne demande qu’à se révéler, qu’à se dérouler.
Choisissons d’incarner notre histoire. Nourrissons-nous de cette énergie. Remplissons pleinement nos poumons de cette inspiration. Regardons loin devant, saisissons cette chance et faisons le premier pas. Le pas le plus important; celui qui annonce tous les autres à venir.
