Nous habitons tous plusieurs mondes et plusieurs mondes nous habitent. D’abord le monde sensible à travers lequel s’exprime tout ce que nous pouvons voir, entendre, sentir, goûter et toucher. Ensuite notre monde intérieur dont nous sommes les seuls et uniques habitants. Il y a de nombreux autres mondes aussi.
Tous ces mondes sont reliés à travers un principe issu de la philosophie hermétique; le principe de correspondance. Ce principe stipule qu’il existe une correspondance entre les différents mondes que nous habitons et qui nous habitent. Ce principe permet, à partir de la connaissance d’un monde, de découvrir ce que cache un autre monde. Il nous indique qu’il y a une correspondance entre la façon dont un monde fonctionne et la façon dont les autres mondes fonctionnent. On peut donc explorer un monde difficile d’accès, un monde inconnu en le faisant à partir d’un monde connu; le principe de correspondance nous aide à faire le pont entre ces deux mondes.
Le principe de correspondance nous enseigne également que les changements que nous apportons à un monde se réflètent aussi dans un autre monde. Changer notre monde intérieur, par exemple, a un impact sur le monde sensible. Ce qui peut nous sembler un tout petit changement dans un monde peut créer un grand changement dans un autre monde. Dit autrement, ce principe nous enseigne l’importance de tout changement, quel que soit son ampleur apparente. L’immense naît toujours de l’infime. Pour changer le monde, il peut suffir de se changer soi-même.
J’ai décidé de me servir de ce principe pour m’aider à répondre à l’appel qui m’invite à retrouver mon vrai centre.
Il n’existe pas de carte qui nous indique la voie à suivre pour retrouver notre vrai centre. Comme le monde où il loge est essentiellement inconscient, le monde des profondeurs, j’ai choisi d’entamer ce voyage à travers un autre monde que je connais mieux; le monde des mots.
Les mots sont à l’image des êtres humains. Ils ont tous une origine, un sens précis et une histoire qui se cache en eux. Comme les êtres humains, ils évoluent. Comme les êtres humains, pour bien comprendre les mots, il faut savoir retourner à leur racine, à cet endroit où s’ancre leur sens original, leur sens premier.
En interrogeant le monde des mots, j’interroge mon inconscient. En laissant venir à moi des mots qui me parlent et en cherchant leur racine, j’ai le sentiment de dialoguer avec mon inconscient; il m’inspire, il me souffle des mots. Chercher le sens de ces mots me permet de comprendre son message.
Ce blogue est un effort pour retrouver mes racines. Descendre au plus profond de mon inconscient pour voir ce qui s’y cache. Entamer un dialogue, tendre l’oreille et écouter ruisseler la source qui coule en moi.
Les mots attitrés à chaque billet sont ces échos. Ils ne sont pas un choix délibéré de ma raison, mais la résonance de ce qui vibre en moi. Par cette écoute attentive, ils remontent à la surface de la conscience où je n’ai qu’à les cueillir. La procédure est toujours la même; lorsque les mots se manifestent, je les note. Lorsque vient le temps d’écrire un billet, je cherche la racine du mot choisi pour retrouver son sens premier et laisse la source d’inspiration couler en moi. Ce faisant, je sais que je parcoure le chemin vers mes propres racines, le chemin vers mes profondeurs. L’inspiration fait venir en moi des idées et des mots que je note puis que j’exprime. L’inspiration devient ce passeur, ce vent qui porte un message de mon monde inconscient vers la surface de ma conscience.
J’aime le monde des mots. Les mots sont pour moi les atomes de l’expression. Ils sont les pigments de la peinture que j’aime me servir pour peindre mes idées, pour exprimer ma créativité, pour faire des mots un tableau. Les mots peuvent être agencés en demi-tons pour illustrer un paysage imaginaire. Avec eux, je peux construire des métaphores qui illustrent le contenu de mon monde intérieur, de ma sensibilité, de mon originalité. Ce blogue est mon chevalet; j’y dépose mes tableaux.
Certaines personnes découvrent ce qui se cache dans leur monde intérieur en analysant leurs rêves. C’est un peu ce que je fais avec le monde des mots. Je remplace les images et les symboles par les métaphores et me sert d’un mot comme sujet, comme paysage. Chaque mot est unique. Chaque mot trace sa voie vers une racine qui mène au trésor qui contient la clé du sens à donner à la prochaine étape de ma vie. Chaque mot me ramène vers mon histoire, ce poème autour duquel dérouler et édifier la suite de ma vie.
Je ne sais pas où ce voyage me mènera. Je ne connais pas encore tous les mots qui me seront chuchotés. Ce pèlerinage vers les profondeurs, j’accepte de le découvrir une étape à la fois.
Cette démarche représente la façon dont j’avancerai, dont je descendrai le chemin qui mène, un pas à la fois, vers mon vrai centre, vers mes racines, vers mon origine, vers les profondeurs où loge la source de ce que je suis.
Ce blogue est mon journal de voyage, il est le récit d’un pèlerinage que j’ai entrepris depuis plusieurs mois déjà et dans lequel je chemine encore. Un chemin qui éclaire mais qui surtout prépare à un passage vers une nouvelle étape de ma vie, une transformation de nature essentielle.
